Festivals : René Vautier - Le Masson et Bonfanti

A ne pas manquer en mars ! Projections de 3 films de notre copain René Vautier à l’espace Paul Eluard de Stains et hommage à Yann Le Masson et à Antoine Bonfanti au festival Cinémas du Réel (Paris)

Soirée René Vautier

Auteur et réalisateur - en 1950 - du premier film anti-colonialiste Afrique 50, Vautier sera inculpé 13 fois et condamné à un an de prison par la justice française pour avoir commis ce documentaire. Au final, le film sera interdit pendant 40 ans puis primé en 1997 par le Ministère des Affaires Etrangères. Récompensant enfin, selon les termes du Quai d’Orsay, un document « courageux et nécessaire »… Comme pour se refaire une virginité à peu de frais !…

Pour ceux qui seraient intrigués par le travail de René Vautier et son engagement de cinéaste aux côtés des peuples et des Révolutions en marche, une soirée en sa présence est organisée à Stains (Seine Saint Denis), le vendredi 16 mars 19H00 à l’espace Paul Eluard. Avec la diffusion de 3 de ses films :

• Peuple en Marche : Sous l’égide de René Vautier, de jeunes cinéastes algériens braquent librement leurs caméras sur le passé, le présent et aussi l’avenir qu’ils rêvent de l’Algérie.
• Déjà le sang de Mai ensemençait Novembre : Descriptif très documenté sur la période pré-coloniale en Algérie, les massacres de Setif, la politique française dans les colonies et sur Albert Camus.
• Techniquement si simple : Un technicien coopérant se remémore son « travail technique » lorsque, durant le conflit algérien, il installait des mines qui tuent encore de nombreux civils.

Extrait INA 1972 - René Vautier sur son film Avoir 20 ans dans les Aurès et sur le cinéma engagé

Antoine Bonfanti et Yann Le Masson au Cinéma ru Réel

Par ailleurs, à l’occasion du festival Cinéma du Réel qui se déroulera au Centre Georges Pompidou du 22 mars au 3 avril à Paris, il est prévu 2 soirées d’hommage avec deux grands hommes du cinéma récemment disparus. L’un, Antoine Bonfanti, compagnon de route de René Vautier et l’un des hommes du Son les plus importants du 20ème siècle et l’autre, Yann Le Masson, complice des deux premiers, et auteur de l’inoubliable J’ai 8 ans et Kashima Paradise.

Antoine Bonfanti : « Pour lui le son n’était pas une donnée brute qu’on subit et enregistre à partir de paramètres uniquement techniques, c’était une force à comprendre, à saisir, à capturer, à apprivoiser, à métamorphoser. En cela le son était bien la métaphore du monde entier, de la société toute entière, dont il n’acceptait pas non plus qu’elle soit donnée et inamovible. » Chris Marker.

Disparu en 2006, Antoine Bonfanti a été l’un des grands inventeurs et artisans du son dans le cinéma. Il a travaillé à toutes les étapes de la création sonore, dans plus de 400 films, notamment pour Jean Rouch, Jean-Luc Godard, Chris Marker, André Delvaux, Alain Resnais, Paul Vecchiali...

Yann Le Masson : figure fondamentale du cinéma militant et cadreur d’exception, le cinéaste est disparu le 20 janvier dernier.

J’ai 8 ans de Yann Lemasson